Arianne avait suivi toutes les indications pour faire apparaître la salle sur demande. Elle voulait une salle avec un long piano à queue, un peu sombre, avec des fauteuils pour s'asseoir. Elle regardait devant elle. Une porte venait d'apparaître sur le mur. Elle l'ouvrit. Elle découvrit alors ce qu'elle avait demandé. Au milieu de la pièce, se trouvait un piano à queue noir. La pièce était faiblement éclairée et des fauteuils noirs étaient éparpillés un peu partout. Elle alla s'installer au piano. Elle commença à jouer une mélodie. Les notes qui s'élevaient dans la pièce étaient plutôt tristes, mélancoliques. La jeune fille n'arrêtait pas de jouer. Elle avait appris à jouer de cet instrument lorsqu'elle était toute petite. Sa grand-mère lui avait montré à jouer du piano. Elle se rappelait encore de la douce odeur qui se répandait dans la pièce, de la chaleur qui traversait les carreaux de la fenêtre.
* La musique adoucit le pire des chagrins, Arianne. Quand tu te sens triste, tu peux évacuer cette tristesse en jouant de la musique. C'est le reflet de notre âme...*
Arianne se rappelait ses paroles prononcées par sa grand-mère. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle n'arrêtait pas de jouer. Le chagrin l'envahissait de plus en plus. Elle revoyait sa grand-mère dans les derniers instants de sa vie, avant qu'elle souffle une dernière fois. Arianne la tenait dans ses bras à ce moment-là. Arianne ferma les yeux. Elle ne voulait pas revoir cette scène à nouveau. Elle avait hanter ses rêves une bonne partie de sa vie et les hantait toujours. Elle mit ses mains sur son visage. Elle respira pronfondément. Sa grand-mère était morte dans ses bras, sacrifiant sa vie pour celle de sa petite-fille. Elle reposa ses doigts sur les notes du piano. La mélodie était toujours aussi triste. Les larmes coulaient le long de ses joues. Arianne n'arrivait même plus à voir les touches du piano et ça n'avait pas d'importance puisqu'elle les connaissait par coeur. Elle ferma les yeux, les larmes coulant toujours sur son visage. La mélodie devenait toujours de plus en plus triste, mais elle était douce et réconfortante aux oreilles de la jeune Serdaigle.