Malicia arriva à la gare dans les environs de 10h50. Si elle ne se dépêchait pas, elle finirait par rater le train. Il ne fallait pas que ça soit le cas. Si cela se produisait, où pouvait-elle bien aller ? Elle ne pouvait pas retourner chez elle. Enfin si, mais elle ne le voulait pas. Elle ne voulait plus faire de magie noire. Elle haïssait cela. Elle avait rejeté l’enseignement de ses parents d’un bloc. Elle les avait choqués. Eux qui croyaient qu’elle suivrait le chemin de ses ancêtres … En tout cas, si elle se retrouvait à Serpentard, ses parents seraient quand même fiers d’elle. Si elle se retrouvait à Gryffondor ou une autre maison, elle n’avait plus aucune chance de rentrer chez elle sans se faire assassiner. Ils avaient dit qu’ils le feraient, et elle les croyait. Ils en étaient bien capables. De toute façon, elle ne voulait plus y retourner. Cela tombait bien.
La jeune fille trouva enfin la voie 9 ¾. Il ne restait plus que quelques minutes avant le départ du train. Vu qu’il pleuvait, elle se dépêcha de monter dans le train. Elle était allée seule à la gare. Ni ses parents ni ses frères n’avaient daigné l’accompagner. Peu lui importait. Dans plusieurs heures, elle arriverait enfin à Poudlard, et elle ne serait probablement pas à Serpentard. Elle ne marcherait pas sur les traces de sa famille. Elle irait vers l’inconnu. Lentement, mais sûrement. Pour une fois dans sa vie, le futur était incertain. Elle avait hâte d’y être. La vie pouvait quelquefois réserver bien des surprises. Elle n’avait pas peur de l’inconnu. Elle allait toujours droit devant, sans se retourner vers le passé. A quoi bon regarder en arrière ? Le passé est le passé. C’était vers l’avenir qu’il fallait se tourner.
La sorcière s’installa. Le compartiment était vide. Comme son cœur l’était, du moins, c’était ce qu’elle pensait. Elle regarda par la fenêtre. Par opposition au compartiment vide, le quai était bondé. Elle regarda un instant par la fenêtre et bailla. Elle était fatiguée. Elle n’avait pas dormi de la nuit. Elle ferma les yeux. L’heure du départ avait sonné. Les mouvements du train aidant, elle se laissa bercer et s’endormit.